Parmi les héritages immatériels qui sont passés de génération en génération, les affects constituent une catégorie particulièrement difficile à cerner. Des émotions comme la peur, le dégoût ou la confiance sont certes liées à des expériences individuelles, mais lorsque qu’elles atteignent une certaine intensité (événement extraordinaire) ou se répètent dans la durée (conditions socio-économiques transgénérationnelles, accumulation d’épreuves ou de succès), elles tendent à faire corps.

Les réactions émotionnelles véhiculent alors des manières d’être au monde, des mécanismes de survie, des protections contre le danger qui se transmettent des parents aux enfants. Ainsi – selon l’histoire, les valeurs, la culture d’une famille – l’expression de certaines émotions est privilégiée ou évitée. Joie, tristesse, peur ou colère peuvent alors être admises ou réprimées de manière explicite ou indirecte.

Que deviennent les colères ravalées ? Quelle place a la colère dans nos conditionnements familiaux et culturels ? Comment la définissons-nous ? Quelles formes peut-elle prendre ? Cette journée d’exploration/expression en petit groupe est destinée aux personnes aux prises avec l’énergie de la colère, qu’elle soit brûlante ou, au contraire, indiscernable. Alternant des temps individuels et des temps de partage, nous utiliserons l’écriture, le collage, des mises en espace et des schémas dessinés pour faire alliance avec nos saintes colères. La journée sera aussi émaillée de quelques apports théoriques (psychologie, histoire, vulcanologie) et de nourritures poétiques et imagées.